J’ai retrouvé l’amour au fond d’une bouteille, Sur la plage déserte ou j’errais en hiver, Des pépites gelées crissaient comme du verre, Sous mes pas engourdis en quête de sommeil.
Un bout de parchemin enluminé de sable Gisait, enroulé dans ce bateau de fortune, A peine déplié, sous un rayon de lune, Je découvris surpris ce message improbable.
« J’aimerai à jamais celui qui donnera A ce monde imparfait, tout ce qu’il a acquis Que ce soit ses trésors, que ce soit ses folies, Il se dépouillera de tout ce qui s’en va ».
Une forte tempête souffla sur la mer Emportant cet épître au-delà de la digue, Je restais bras ballant comme l’enfant prodigue Qui avait gaspillé tant d’années amères,
A chercher vainement les éblouissements Qui donneraient enfin cette paix convoitée A son âme blessée, emplie de vanité Telle une conque vide où résonnent les vents.
Alors, j’abandonnais mon aigre héritage, Je fus cette vague que l’infini enrôle Qui poursuit l’arc-en-ciel miroitant sur les pôles Et rêve d’atteindre un jour un nouveau rivage.
