« Pas vu, pas pris ». Il pâlit, surpris et contrit De penser ainsi, parvenu au crépuscule D'une vie qu’il s'était figuré sans calcul. Il se rêvait paisible. Le voilà meurtri.
« Pas vu ». Amer épilogue à son existence « Pas pris ». Qu’il avait sommée d’une ascèse intense ! Il pleure sa sagesse qu'il voulait réglée, Honteux de l'avoir, par sa faiblesse, étranglée.
S'est fracassé céans son bâton de vieillesse ! Il avait tant espéré, de cette jeunesse Studieuse et de l’or des bienfaits inestimables Qu'un âge avancé devait rendre inéluctables.
Ces bassesses en lui qu'il avait crues vaincues ; Ce terrible faux pas... cette pensée l'obsède... Dévoile, à qui sait voir, une âme impure et laide ; Ne mourront donc jamais, il en est convaincu.
Angoissé il vit et revit son geste infâme. Il se revoit lorgnant les pots des confitures, Sous le flot d’émotions d’encourir un blâme Qui le submerge, sourd sa sombre déconfiture.
Si à quelques très hautes aspirations Chacun se veut légitimement réservé, Garder une certaine modération Permet de, désillusions, se préserver.
