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Germain GERARD

Acide

à Andras Pandy

Il revoit sans émoi tous ces jours lointains
Déjà qu'il n'a pas vu passer. Une fatigue
Sourde l'étreint le soir. Il marche sur la digue
D'hiver. Pluie et ressac. Bas, le ciel est d'étain.

Les ombres qui viennent, il semble les connaître :
Celle-ci sur ses rails et l'autre que le vent
Empêche d'avancer. Celui-là vu souvent
A rôder dans le bourg, lorgnant dans les fenêtres.

Et tous ceux encore dont la vie intérieure
Fut murée avec soin par l'épouse ou l'amant :
Les secrets, les inquiets, les sournois, les déments.

Et tous ceux encore que la vie antérieure
A marqués comme au fer et qui, l'apercevant,
Lui font signe de loin. Une saute de vent

Les dissout dans la nuit.

19 février 2002