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Georges ORFILA

Les vieux soldats

Un éclat de rire, une évocation du passé,
Anecdotes égrenées ponctuant cette longue veillée.
La soirée est passée puis le jour doucement s'est levé
A l'aube sommes encore là, tous les deux, à deviser.

Souvenirs lointains de notre service militaire.
Camaraderie sans faille dans la Légion Etrangère.
Nostalgie de ce valeureux corps expéditionnaire,
De pays enchanteurs, d'aguichantes berbères.

Fiers de notre »famille », fiers de notre képi.
Il y avait en nous comme un tigre assoupi.
Prêt à tout pour défendre l'honneur de la Patrie,
Une force maîtrisée au fond de nous, tapie.

La mort au combat ne nous faisait pas peur.
Nos victimes enterrées dans la plus grande ferveur
Due aux héros, officiers ou simples voltigeurs.
L'étendard même en guenilles, notre fédérateur.

La caserne résonnait de nos chants virils.
Notre allure martiale, notre mépris du péril,
Notre pas lent symbolisant notre force tranquille
En imposaient aux populations civiles.

Honneur et fidélité, de Camerone n'avons rien oublié.
Seuls des légionnaires sont ainsi aptes à résister
Soixante hommes, une compagnie, contre un millier.
L'ennemi par leur courage totalement halluciné !

Sur les champs de bataille étions en première ligne.
Volontaires, face au danger toujours battants, très dignes.
Attendant de nos supérieurs un ordre, un signe
Pour fondre sur l'ennemi, appliquant la consigne.

A ma droite l'un d'entre nous d'une balle est fauché.
A ma gauche Louis, mon copain, est blessé,
Le mettre au plus vite l'abri est la priorité
Puis reprendre rapidement ma place parmi les fusillés.

Que d'histoires, que de souvenirs resurgis en cette longue
Nuit
Nos mémoires ont à tout jamais imprimé ces combats, ces
Bruits
Cette mitraille, ces assauts, l' éclair qui luit.
Glorieux passé retracé jusqu'à l'aube qui s'épanouit.