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Georges ORFILA

Fantasmes

Dans mon jardin secret je cultive des fantasmes.
Oh ! je sais, j'entends d'ici vos sarcasmes :
Ce vieux débris est un libidineux
Un dévoyé, un grand licencieux.
Détrompez-vous, amis sceptiques,
Ma démarche n'a rien de lubrique.
Je ne déflore point les jeunes demoiselles
Pas plus que je ne drague les transsexuels.
Je ne m'exhibe pas, nu comme un ver
En ville ou dans des allées cavalières,
Ne fréquente pas non plus les clubs libertins,
Les sex-shops ou les hammams levantins.
Mes assiduités ne s'adressent ni au maire, ni au curé.
Je ne suis pas non plus un échangiste enragé.
Mes tendances homosexuelles sont très bien maîtrisées,
Ma libido parfaitement encadrée.
Je ne fréquente pas les bordels,
Je suis et resterai à jamais hétérosexuel.
Je ne drague pas la ménagère de cinquante balais
Sur les parkings de super marché.
Oui, messieurs dames vous vous trompez,
Vous êtes bien loin de la vérité.
Mes fantasmes sont totalement différents
Le jour, la nuit, c'est récurrent,
Je me prends pour un petit bichon tout mignon.
Devant sa maîtresse en admiration.
Pour un sucre ou une caresse,
Je suis prêt à toutes les bassesses.
A la balle elle m'oblige à jouer
Et moi bonne patte, je ne sais pas refuser.
Elle jette des bâtons au loin,
Qu'il me faut aller chercher, parfois chez les voisins.
Le soir au coin du feu entre ses seins je somnole.
Devant moi, souvent nue, sans pudeur elle batifole.
Que ne donnerais-je pas dans ces moments là
Pour être un humain, muni d'un gros « karma » ?
La couvrir de baisers et la faire frissonner,
Loin très loin dans l'éther la transporter.
Malheureusement c'est ici que la boucle est bouclée,
Me revoici atteint d'immoralité, de vice et de lubricité !
Je me suis mis dans la peau d'un clébard
J'ai essayé de vous endormir en vous racontant des bobards,
Je vous ai fait un gros mensonge
Pour tenter d'enjoliver mes songes.
Finalement c'est vous mes amis qui aviez raison,
Je ne suis, en fait qu'un pervers, un vieux cochon,
Mes explications oiseuses, loin de me disculper
N'ont fait finalement qu'un peu plus m'enfoncer !...
Il va falloir vous y faire, sachez
Que nous ne pourrons jamais rien y changer
Et que j'assume dans leur intégralité
Toutes les facettes de ma sexualité !