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Gaston LIGNY

Nelly la blanche caille

Premier brouillon d’amour dans cet hôtel de passe
Ce brouillon le taraude encore vingt ans plus tard
Nelly la blanche caille avait brisé la glace
Ce souvenir d’amour est l’enfant du hasard
Ça fait plus de vingt ans vingt ans il se souvient
De la taille de guêpe et du galbe des seins
Des p’tits sourires en coin de Nelly blanche caille
Pendant qu’un cinq à sept brulait son feu de paille

Quand le septième ciel redescend l’escalier
De cet hôtel de passe il fume une gauloise
Là des ombres chinoises se faufilent et se croisent
Nelly la blanche caille tient le haut du pavé
La tout’ première fille on ne l’oublie jamais
Qu’elle soit peau de vache souriante ou chagrin
La tout’ première fille on ne l’oublie jamais
Qu’elle soit jeune pucelle ou qu’elle soit catin

Nelly a déridé les déserts de silences
Des puceaux malhabiles dans leurs petits souliers
Parlant l’espéranto sur le ton confidence
Sa peau faisait le reste Demain je reviendrai
Je reviendrai te voir pour faire l’amour Nelly
L’amour espéranto dans cet hôtel boui-boui
Tu m’appel’ras petit avec plein de tendresse
Tu m’appell’ras petit avec plein de tendresse

Premier brouillon d’amour dans cet hôtel de passe
Ce brouillon le taraude encore vingt ans plus tard
Nelly la blanche caille avait brisé la glace
Ce souvenir d’amour est l’enfant du hasard


Nelly-blanche-caille