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Gaston LIGNY

Il n'était qu'une gueule noire

Je dédie ce texte à mon Ami Nicolas Rugolo

Il n’était qu’une gueule noire

Grand père n’était rien rien qu’une gueule noire
De corons en terrils de terrils en corons
Au puits numéro sept il était au charbon
Retraité il allait souvent me promener
En marquant des pauses disant il faut souffler
Disant écoute bien ce chant est sans pareil
Ce chant de l’alouette écoute il monte au ciel

Grand-père n’était rien rien qu’une gueule noire
Il aimait ses pigeons qui gagnaient les concours
Sur les plus longs parcours sur les plus longs parcours
Et il aimait ses coqs ses petits coqs anglais
Il était fier très fier des combats qu’ils menaient
Le jour de Sainte Barbe un foulard rouge au cou
Elle buvait la blanche et trinquait avec nous

Grand -père n’était rien rien qu’une gueule noire
Il reparlait souvent de cette galerie
Où ses deux canaris lui ont sauvé la vie
Ils sont morts tous les deux très sensibles au grisou
Prévenant un coup dur au fond au fond du trou
Il a donné l’alerte un jour par moins sept cent
Aveugle un vieux cheval s’en est sorti à temps

Grand-père n’était rien rien qu’une gueule noir
A la fête on allait pour tirer des cartons
Pour casser des pipes ou gagner des ballons
Et pour serrer la main d’un géant c’est pas rien
Il s’appelait Atlas Quelle paluche gamin
Ecoute cet air là c’est l’accordéoniste
Tu t’en rappelleras c’est l’accordéoniste

Grand- père n’était rien rien qu’une gueule noire
De terrils en corons de corons en terrils
Depuis longtemps déjà chaque année il fleurit
En automne on y va cueillir des mousserons
Des armillaires aussi et des pieds de mouton
On y trouve parfois un fossile de fougère
Décorant une pierre décorant une pierre

Grand père n’était rien rien qu’un gueule noire
Au puis numéro sept il gagnait sa quinzaine
Grand père n’était rien rien qu’un gueule noire
Au puits numéro sept il gagnait sa quinzaine