Pour entendre pleurer les sanglots de l’hiver, Il a vendu le sang qui coulait dans ses veines, Le laissant là exsangue à rédiger des vers Où bêtement il croit qu’ils atténuent sa peine.
Pour voir se reformer les beautés de l’été Il a hypothéqué ses souvenirs d’hier, Mettant au clou du temps les plaisirs démodés Que lui avait appris le cours de la rivière.
Pour sentir s’envoler les clichés de l’automne, Aux ciseaux des années il a coupé sa faim, Ne se nourrissant plus que de quelques aumônes.
Et pour guérir son cœur des bourgeons du printemps, A grands coups d’illusion, il a fait des demain, Qui n’avaient en schéma que le murmure du vent ;
Il pensait des saisons qu’elles étaient sa prison !
