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Gabriel FRANCESCHINI

Quand la démocratie tue la démocratie...

Là, maintenant, ce jour, au moment où j’écris,
Aux confins de l’obscur, aux lueurs d’un autre âge,
Pour des vues dépassées, résonne encore un cri,
Ou sois disant leur Dieu, ne veut pas de partage.

On massacre et on tue, au nom d’un autre nom
Qu’on donne au même Dieu, qu’on voit sous d’autres cieux,
Pour des vers dans des livres où on dit du démon,
Qu’il est partout sur terre, et que là-haut c’est mieux !

Et pour quelques mots là, compris dans le tourment,
On fait du paradis l’annexe de l’enfer,
On transforme l’amour en crimes et châtiments,
En faisant croire aux gens que c’est la belle affaire.

Cachés sous leur vertu, ils propagent la rage,
Cherchant à se venger du vieux temps des croisades,
Voulant sur le passé revenir à la page,
Pour imposer au monde un topo rétrograde.

Alors, en tapinois, profitant des faiblesses
De nos gentils pays, on envahit nos jours,
Créant à coup d’enfants de grandes forteresses
Qui demain voileront les clochers de nos tours.

Et pendant ce temps-là, entretenant le feu,
On souffle sur les braises, en attisant la haine,
Des fois que le ferment, oubliant les enjeux,
Saisirait l’occasion de s’enlever ses chaines.

Et c’est à coups de bombes et de prises d’otages,
Qu’on creuse le fossé qui marque nos écarts,
Les barbus de l’extrême, aux plans anthropophages,
Pourrissant, nos tissus de leurs mauvaises escarres.

Si je prends aujourd’hui, de nos gens bien-pensants,
Le risque de la halde, à lever ce problème,
C’est que je ne veux pas, demain, pour nos enfants,
Voir dans notre pays, la loi sur le blasphème.

Je ne veux pas qu’on tue notre démocratie,
Pour avoir eu un jour, trop de démocratie !

mai 2011