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Gabriel FRANCESCHINI

Poète, mais pas mot dit !

Hier, j’allais au cours de mon eau
Dans des amours sans nuit sans jour,
Hier je voyais du ciel le beau
Qu’à travers l’ombre des ajours .

Je voyais l’air en noir et blanc,
Passant mon temps à l’illusion
De l’utopie des faux semblants,
A n'en garder que confusions.

Je croyais aux soirées sans lune,
Aux contes du bien et du mal,
Aux comptes, aux jeux de la fortune,
A l’ambigu de l’anormal.

Mon monde n’était que désert,
Où là mon âme s’enlisait,
Des pierres sans le moindre vers,
Où ma conscience agonisait.

De là surgit ma poésie,
Arrivée seule du néant,
Comme le feu de l’hérésie,
Sorti d’un coup d’un trou béant.

A mettre en scène des radeaux
Dérivant au petit matin,
Pris dans les vagues et leurs rouleaux,
A ne plus croire en leur destin,

A ne chanter que l’insomnie,
Les nuits de houle et de galère,
A dénoncer tout ce qu’on nie
Et à ne croire qu’aux chimères.

Ainsi naquirent mes poèmes,
A roder autour de la mort,
Ne voyant que dans l’anathème,
La prosodie de leurs décors ;

Mais aujourd’hui que le temps passe,
Que j’ai compris que le poète,
N’a de défaut que sa cuirasse,
Je n’ai de rime que la fête ;

Et mon Dieu se sera tant pis
Si on ne me dit pas maudit !

31 décembre 2011