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Gabriel FRANCESCHINI

L'été était...

Déjà l’été se tait
Sur tout ce qu’il était,
Les jours se font plus courts
Et l’ombre qui accourt
Fait naître des géants
D’arbustes suppléants.

Les soirs un peu plus froids
S’habillent de suroits
Et même les étoiles,
Sur elles hèlent le voile.
Les feuilles se colorent
De brun, de roux et d’or
Et les matins de brume
De rosée se parfument.

Les champs, à nouveau terre,
S’endorment pour l’hiver,
Ensemencés de rêves
De blé, d’orge et de fèves;
Dans les chaix, les raisins
Se transforment en sixains,
Remplissant tous nos vers,
De têtes à l’envers .

Et là bas dans le breuil,
Les cerfs et les chevreuils,
Commencent le concours,
Des mois de chasse à courre,
Alors que les perdrix,
Dans leurs beaux habits gris,
S’envolent en compagnies,
En oubliant leurs nids.

Sur les fils électriques,
En notes de musique,
Piaillent les hirondelles
Pour se donner de l’aile
Tandis que dans les prés,
En train de se diaprer,
Les animaux de ferme
Pleurent qu’on les enferme,
Voyant là dans l’étable,
Une moins bonne table.

Là haut dans les nuages,
En quelques mots pas sages,
De grands « v » d’oies sauvages
Ecrivent leur voyage;
Les cheminées qui fument
Annoncent mille rhumes,
Mettant de gros bonnets
Aux chefs des garçonnets .

Quant aux premières bises,
Arrivées par surprise,
Elles mirent aux abois,
Les habitants des bois,
Jetant la déraison
En haut des feuillaisons ,