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Gabriel FRANCESCHINI

Les mots de l'estafette...


Dans l’éther glauque et froid où baigne notre terre,
Le présent, le futur partagent leur destin,
Asphyxiés sans appel, aux vapeurs délétères,
Déjà contaminés aux bacilles avertins.

Voilà des millénaires, que l’homme, sans vergogne
Dessine au crayon gris, le ciel de nos pays,
Faisant chaque matin, des promesses d’ivrogne,
Pour constater qu’au soir, il a toujours failli !

Règne l’indifférence sur la planète bleue,
On brûle des deux bouts la cire des chandelles,
Prétextant que ce bien, on le tient bien d’alleu,
Et qu’il en est ainsi du temps perpétuel.

Et la ronde se ceint d’écharpes de mofette,
Eteignant, peu à peu les bougeoirs de la vie,
Quand pas un ne perçoit les mots de l’estafette,
Continuant au jeu, à faire des envis !

O ! son orange bleue, bonne comme ma mère,
Que feras tu de nous, aux demains des horreurs,
Que seras tu après, quant au lieu de la mer,
Tu n’auras plus pour toi que l’heure et sa sombreur ?

C’est qu’un voile de glace, figeant ton tégument,
Aux rires de la joie effacera la trace,
Plongeant ton sable impur à l’aigreur des ferments,
A ne jamais compter le retour de la nasse.

C’est qu’un grand tsunami de néant et d’ennuis
Envahira tes monts de rien, sans un démon,
Te faisant regretter les excès de nos nuits,
Les ratés de nos jours, nos folies de l’amont.

Silence, obscurité seront ton quotidien
Et plus un seul témoin, pour subir tes colères,
Tu te vitrifieras, revenant au ludien,
Mais cette fois sans eau, sans le ciel et sans l’air !

Réfléchis bien la terre avant de nous jeter,
Nous sommes de tes mains, les lignes et les doigts,
Nous pouvons si tu veux, toujours nous racheter,
Il suffirait pour ça, qu’on voit ce qu’on te doit !

février 2011