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Frédéric VIDAL

Le cône symphonique

Les cigales travaillent pour la musique,
Leurs cordes chantent et les humanisent,
Leurs élytres percutent les peaux sphériques,
Leurs voix d'instruments se métamorphisent.

Elles grattent, soufflent, tapent,
Gémissent ou crient ce qu'elles ressentent.
Elles grattent, sifflent, caressent,
Chantent ou vocalisent ce qui les hantent.

Leurs cordes vrombissent ce qu'elles ne disent pas,
Leurs êtres transpirent ce qui ne se voit pas.
Pendant que l’ouïe se stimule dans la vision musicale,
Les miroirs des êtres se taisent dans l'émotion vocale.

La vue se meure,
Leurs notes incarnent leurs humeurs.

Les cigales fourmillent de gestes musicaux,
Chacune étant la clé d'une onde astrale.
Les fumées ondulatoires se brassent dans le cône théâtral,
Articulant les cordes vers le ciel indigo.

Leurs clameurs envoutantes glissent sur la voute verticale,
Les chaleurs symphoniques essorent l'agitation cérébrale.

Les insectes saltimbanques,
Sur les toiles de peaux gesticulantes,
S'habillent d'un noir affolé de lumière dansante.

Le cône siphonne l'évaporation de la meute vagissante,
Ce vortex invisible par la voute étoilée va fusionnante.

Puis le bouquet sonique,
Issue de ces êtres atypiques,
Inonde la nuit statique.

Cigale de ton cocktail mélodieux,
Tu perturbe un monde prétentieux.
Cigale tu propose ton aire,
Dans l'inéchangeable atmosphère.
Cigale de tes vibrations anarchistes,
Dans l'océan humain tu es une soliste.