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Frédéric RESZEL

La croisade

Mille hommes embarquèrent pour au-delà des mers.
Huit lunes de traversée avant de toucher Terre.
Grand nombre de bâtiments, connurent tempêtes et tourments,
Chavirant et coulants, sombrant dans le néant.

Dés la Terre Sainte en vue, le soleil apparu,
Et dans la clarté de l'eau, moult corps en lambeaux.
Ainsi tels des rescapés, épargnés des flots déchaînés,
Nous foulions cette terre, oubliant cette misère.

Les premiers traits du jour ne mirent que peu de temps,
à dorer la muraille qui attendait mes gens.
Sur le chemin de ronde, millier d’impies armés,
Nous visaient dans leurs tours, munis de leurs arcs bandés.

Nous qui partîmes si beaux, de nos terres, nos châteaux,
De sales et tristes gueux, nous étions à leurs yeux.
Cet ennemi magnifique se dressant devant nous,
Tout de couleur vêtu, mettait la peur en nous.

La bataille arriva et la mort nous faucha,
Les quelques épargnés devinrent des prisonniers.
Qu’étions nous devenus ? Des sots sans la moindre vertu.

Le donjon m’attendait et une mort assurée,
Nu de toutes nos parures, dans la douleur de la torture.
Seul mon riche seigneur pouvait payer rançon,
Cette attente pour le retour à mon bastion.

De mes milles hommes ainsi partis,
Dix d’entre nous revirent leur pays.
Si quelques richesses m’ont épargné,
La mort a bien œuvré, à prendre mes bons sujets.