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Frédéric LIOT DA LILLE

Without love (élégie selon Madame Delphine de Girardin)

Quand il n’aime plus une femme, un homme
Peut vouloir donner le change, c’est très humain.
C’est en vain qu’il veut la tromper sur son malheur,
Parfois. Il ne peut échapper alors aux torts
Qu’il reconnait ; il promet d’être fidèle,
En vain ; dans ses yeux elle n’est plus si belle.
Son inconstance est peinte en ses regrets.
Depuis qu’un mal affreux a dévasté ses traits,
Dans ses yeux jadis embellis par ses larmes
La douleur ne possède plus aucun charme.
L’orgueil de son amour est détruit pour jamais,
Et ses regards sont craints, alors qu’elle l’aimait !

Désormais ses serments sont vraiment superflus,
Car ils expriment un amour qu’il ne sent plus.
Sans aucun espoir de bonheur, sans ivresse,
Seuls ses souvenirs sont pleins de sa tendresse,
Et, triste lorsqu’il veut l’admirer aujourd’hui,
Ses yeux sur son portrait se fixent malgré lui.
Il affirme, avec sa pitié touchante,
Qu’elle est bonne, et que sa voix l’enchante.
Quand, des soins d’une amie calmant la douleur,
Elle pose son front sur le sein de sa sœur,
Alors tendre, il les regarde ensemble,
Et dit, la flattant, que sa sœur lui ressemble,
Mais les deux sœurs dont la vénusté diffère
Ne se ressemblent plus qu’aux yeux d’une mère.

En vain celle-ci cherche à la rassurer,
Et des mêmes atours veut encor la parer,
Mais ruser pour garder celui qu’elle aime
Est sans effet, car elle n’est plus la même,
Pour lui seul, hélas ! Comme son bonheur est hors
De sa portée, qu’un autre s’en charge dès lors !
Qu’il lui porte ces fleurs, ces voiles d’hyménée,
Et cette couronne à elle destinée
Oui… que son amour épouse sa jeune sœur
Qu’elle comble celui qui est cher à son cœur
Et que, dégagé de sa foi généreuse,
Il oublie combien elle est malheureuse !

Mars et 29 septembre 2019

Variantes (mars de l’an deux mille dix-neuf)
IV Quelquefois. Il ne peut échapper à ses torts
V Qu’il méconnait ; il promet d’être fidèle,
V Qui sont les siens ; il promet d’être fidèle,
V Qu’il ne veut voir ; il promet d’être fidèle,
VIII Depuis qu’un mal affreux a ravagé ses traits,
VIII Depuis qu’elle est mûre jusque dans ses traits,
IX Dans ses yeux d’antan embellis par ses larmes
XI L’orgueil de son amour est détruit à jamais,
XVIII Ses yeux sur sa photo se fixent malgré lui.
XXXI Quand, elle veut d’une amie une douceur,
XXV Mais les deux femmes dont la beauté diffère
XXVIII Et des mêmes habits veut encor la parer,
XXVI Ne se ressemblent plus que pour une mère.
XXXVIII Il oublie comme elle est malheureuse !