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Frederic GAFFIAT

Thébaïde

Une pièce vide ou presque;
Les lattes du parquet jadis de bois précieux,
Se sont ternies avec le temps,
Vermoulues des événements.
Puis, peu à peu elles se sont fendues, abîmées
Pour ne laisser à nos yeux que leur chair éventrée.

Posés au centre de cette pièce, trois éléments :
Deux chaises, une table là un jour oublié;
Les chaises fixent le décor!
Quant à la table,
Sous l'épaisse couche de poussière... rien.
Plate, parfaitement lisse,
La surface du plateau
Ne laissant entre apercevoir aucun signe de vie.

Alentour, les murs blancs laissés en décrépitudes,
Figent cet atmosphère d'abandon de solitude.
Quelque cicatrices tailladant leur face,
Témoignant des événements passés, d'une vie antérieur.
Déposé sur celui du fond,
Le cadre de la fenêtre tranche avec la réalité.

Les volets métalliques verrouillés,
Ne laissent filtrer que peu de lumière
Aux travers des persiennes,
Juste une lueur qui parfois éclaire l'instant.
Quelques secondes volées à l'obscurité, au néant !
Les carreaux sont ternes mais intactes.
Préservés derrière leur rempart rouillé,
Invulnérables à l'action du temps, ils attendent.
Ils attendent de pouvoir rayonner à nouveau,
Que quelqu'un ouvre cette porte, ces volets,
Pour transmettre la chaleur, la vie, l'espoir ...

Cet endroit sombre, je m'y suis plongé, j'y suis aliéné.
Aucune clé ne permet d y entrer.
D'ailleurs il n'y a pas de serrure.
Aucune clé, aucun élément n'ouvre cet endroit.
Pourtant il reste un accès possible sans artifice aucun,
Sans miroir aux alouettes, un accès enfouit,
Sincères qu'il suffit de percer.
Il est le seul accès qui permette de faire céder l'entrée
D'ouvrir les volets pour y faire renaître
La vie....


Iahhel le 12 septembre 2006