Je t’imagine comme une mer Qui frissonne de trop de bleu Sur la complainte des coquillages Je t’imagine une nuit de fine pluie Sur l’apesanteur des feuilles mortes Qui s’obscurcissent de tes yeux
Et fleur. Feuille. Pollen
Je t’imagine fatiguée Jusqu’au dernier mouvement de tes reins Comme une main qui caresse mon sexe Dans un rythme qui vient des plus profondes plénitudes Je t’imagine tessons des pages froissées Tel un écho de soif Dans la démence des mots Je t’image en trait d’union Parmi les accords aiguisant L’aventure de nos mains aveugles Je t’imagine image fleurie de vert Maquillée du sifflement du néant Bousculant l’écriture de tes blessures Jusqu’à la transcendance des miroirs Image en clair-obscur Où s’entrecroisent l’élan de nos gestes
Et fleur. Feuille. Pollen
Je t’imagine à marée basse Sous les paupières figées de la mer Cherchant la plénitude des saisons Pour magnifier les vagues Dans l’écume du soir
Il est d’autres temps Pour l’espace qui m’habite D’autres espaces Pour le temps que je suis Et demain j’étais accroché à tes regards Pour prophétiser l’aventure de nos amours Courbées sur le vertige des heures Il est mi-nuit Et fleur Feuille Pollen Effroyablement mi-nuit dans le poème Et j’irai hier entre la lumière et l’espace Cueillir les corolles de nos baisers Dans l’au-delà de l’amour Tel un fleuve dans la mer de mon âme