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Francis PRODEL

L’étonnement

La rue est immense, pleine de foule
Ces gens piétinent le pavé, sont amassés
Et rendus à leurs servitudes presque arasées.
Ils passent sans se soucier, pris dans la houle.

Le ruisseau sans fin des jours presque trop long
Ils s'épuisent à être semblables, presque lisses.
Ils ne sont plus surpris, même dans la peine.
La plus profonde en eux, le dos rond.

Lorsqu'ils sont attendris par l'effort, par l'exploit
Là, ils ouvrent un peu les yeux, se rassemblent
Par le plus bas d'entre eux, mais sur le toit
Rien n'est fait, plus de murs, plus de soi.

Il faut remonter au temps de l'enfance
Pour la surprise, et pour être le roi.
Le temps où tout le monde attend dans la joie.
Furtivement, surpris les yeux grand ouvert.

Parce que le reste du temps, ils veulent tous êtres des rois.