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Francis LEDER

Le ragondin, le cheval et l'homme

Un ragondin, au bord d’une onde propre et fraîche
Où un cheval souvent venait pour s’abreuver,
Se roulait dans la boue et rependait sa fange
De sorte qu’on ne put plus boire à ce ruisseau.
Le ragondin est niais, parfois aussi revêche.
Lorsque notre cheval vint pour lui demander
De mettre un terme à ce comportement étrange
Ou bien d’aller ailleurs pour ne point troubler l’eau,
Le gros rat se montra acariâtre et rebelle.
Le cheval pour sa part, n’étant pas querelleur,
Décida sur le champ qu’une tierce personne
Devrait trancher ce cas de cohabitation.
C’est à l’homme qu’échut d’arbitrer la querelle,
Qui instantanément condamna le rongeur.
Nul ne doit ignorer ce qu’un bon juge ordonne
Ce fut du ragondin la dernière leçon !
Car tous les jugements sont dits exécutoires
Et l’homme, s’il le faut, sait être aussi bourreau,
Après qu’il ait montré toute sa réticence,
Le rat dû déguerpir à grand coups de bâton.
Le cheval aurait cru à la fin de l’histoire,
Mais rien n’est tout à fait gratuit, et jouir de l’eau
Aurait un prix… En signe de reconnaissance
Le beau cheval aurait désormais un patron !
L’homme exigeait de lui d’en faire sa monture
Et de pouvoir s’asseoir à l’aise sur son dos
Car il se fatiguait lors de ses grands voyages
Et voulait cheminer sur tout le continent !
C’était bien cher payer une magistrature.
Il aurait mieux valu laisser au rat son eau,
N’être jamais ainsi réduit en esclavage,
Et se désaltérer dans un autre affluent.