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Francis BURY

Ô, Carthage ma douce !

Carthage, que j’aime à rêver à ton lointain passé…
Tyr savait te serrer, esclave, dans ses griffes d’airain ;
Fuyant sa terre natale Elyssa, la fille de Bellus, son Roi,
Echoua ses vaisseaux aux rivages africains,
Chargés des trésors que Pygmalion, son frère, avait ramassé.
Au risque d’être prise pour une fabuleuse proie,

La subtile Princesse, habile négociatrice,
Sut obtenir, à l’amiable, des tribus autochtones
Une terre qu’une peau de taureau cernerait…
Mise en lanières la peau très coopératrice,
Fait de Birsa la terre qu’Elyssa ambitionne.
Elle s’éprend, épouse le Prince Enée qui errait.

Carthage, toute puissante, hors ses terres, guerroyait
Au point de faire trembler Grèce et Rome antiques :
Sicile, Sardaigne, Corse et Baléares,
Numidie et Mauritanie désertiques
Peuples colonisés, domptés pays barbares
Et pour toujours gagner, Carthage effrayait.

Hamilcar « Barca » guerroie en Sicile face à Rome
Il doit faire face : la révolte des mercenaires ;
Hannibal, ses éléphants, surprennent Rome, l’assomme ;
Mais, loin de sa patrie, le vainqueur s’affaiblit.
Rome, enhardie, pousse tous ses vaisseaux sur les mers ;
Et, Carthage, saccagée, tombe bientôt dans l’oubli.

Au treizième siècle notre bon Roi Louis IX de France
Au retour de Croisade mourut, fut inhumé
A Carthage, où fut bâtie sa Cathédrale.
Carthage, tu as toujours bercé mon enfance ;
Tous ces souvenirs en moi se sont embrumés
Il reste bien, en moi, un bonheur idéal.

Vingt et un siècles ont passé, Rome désire toujours
Faire de cette Carthage l’autre rive de sa botte ;
Les Germains, les Latins t’envahissent un jour pour
Surprendre, impuissants, tous tes braves patriotes.
Dans les années quarante, j’avais alors dix ans…
Tous les Alliés vainqueurs sortent de combats cuisants.

Carthage, j’ai bien connu ton très lointain passé…
Lorsque enfant, sur ta colline, je vagabondais,
Et, je me souviens, avoir, par terre, ramassées,
Après de forts orages, d’antiques pièces de monnaies.
Voici, aussi les vestiges qui m’ont plus marqués :
Ton théâtre, ton cirque, ton port punique et ses quais.

Ô, Carthage ma douce, j’aime à rêver ton passé…
Tu es, bien sûr, l’essence de mon bien bref passé…
Au fond de ma mémoire le fait d’y entasser
Les images, les odeurs que j’ai su ramasser
Perdus, à jamais, lorsque j’aurai trépassé.
Avec ce poème, je veux, Carthage, t’encenser.


Verdun sur Garonne le 17 Août 2012