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Francis BURY

Au milieu de l'océan (acrostiches)

Ils sont morts, là-bas, au milieu de l'océan ;
L'ouragan les a pris dans sa main de géant
Sans prévenir ; ils sont descendus au néant.

Seul le chant des baleines leur murmure l'espoir
Où Dieu voudra bien, alors, leur faire entrevoir,
Nécrologue suprême, la lumière pure du noir
Tout en condoléances blanches du désespoir.

Mais le célèbre pot-au-noir n'a pas signalé :
Ouragan...Attention, il faut vous en aller...
Route aérienne nulle, le noir va vous avaler...
Tous les instruments de bord vont être décalés...
Si vous pouvez le faire, oui radio, appelez!

Le noir abyssal les a tous enveloppés ;
Aux prières des vivants répondent les mélopées.

Berceuses, les eaux fluctuantes océanes
Amènent jusqu'aux morts les prières vaticanes
Sacrées, les versets des psalmodies musulmanes.

Apitoyez-vous qui avez eu de la chance...
Une place pour vous n'était pas pour la France.

Mais les autres, les deux cent vingt huit voyageurs,
Ils et elles, les enfants,les femmes, les hommes...Horreur!
Loin de s'imaginer qu'en ce voyage bonheur
Ils allaient connaître les affres des profondeurs,
En cet aéronef, cercueil de la torpeur,
Une seconde seulement pour cette mort de malheur.

De profundis, les profondeurs font leurs silences.
Etre cher à nos coeurs, mortelle est ton absence,

L'ouragan, l'océan t'ont réduit à néant.

Où sont-ils donc, dans ces profondeurs abyssales ?
Chers disparus qui ont fait l'éternelle escale
En survolant, heureux, ces mers et cieux opales
A la recherche de la pierre philosophale
Ne pensant pas, pour leur vie, mettre un point final.

Verdun S/G le 27 juin 2009