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Etienne RUESSARB

Spleen sentimental

J’ai connu des filles aux sensibilités divines,
Leur nombre ne définissant pas leur prestige,
Sachez qu’elles furent aussi belles que mentales,
Et moi prisonnier de leur bonheur carcéral.
Ce qui m’habite aujourd’hui est équivoque,
Autant que la sérénité qu’elle provoque :
La liberté d’un corps porté au ciel,
Contre autant de paradis artificiels.
De cette fatale exquise je ne dirai mot,
Tant qu’elle n’aura consenti à mes propos,
Beauté glacée que je voudrais pénétrer,
Et devenir fou à trop l’aimer,
Discrète à la chevelure flamboyante,
Ce feu du désespoir qui me hante,
Et d’une vie à quérir son sel, sa saveur,
Ce rêve d’un corps qui vous effleure,
Bien plus qu’un souvenir, qu’une trace,
Je veux qu’elle trouve auprès de moi une place.
Croyez mon amour en ce sang qui me ronge,
Et trouvez en mes mots un accès à mes songes,
N’ayez peur de ces vents qui m’inspirent,
Et me portent à votre ombre de saphir.
Un livre devant mes yeux s’est ouvert,
Mon bonheur se cherche en tachant de ces vers,
Laissons-nous écrire à la passion,
D’un sentiment propice à la fusion (fission ?).
Après m’avoir très certainement séduit,
Je pense en être finalement épris,
A quelle pulsion mon cœur répond-il ?
Est-ce ravage ou désir futile ?
D’où me vient-il, d’où me vient-elle ?
Je frémis à sa vision sensuelle,
A ce déraisonnable sentiment d’affection,
Qui n’a d’égal que ma soudaine déraison.
Peut-on aimer une inconnue,
Celle qui vous séduit à son insu,
Si bien qu’elle puisse l’être encore,
Car je l’ai ressentie dès l’abord,
Celle que je n’ai pu que contempler,
A défaut de pouvoir l’accoster.
Elle est tendre, belle et mystérieuse,
Infatigable illumination nébuleuse,
Et moi, Subjugué, Séduit, Euphorique,
Epris d’une extase magnifique.
Mais ce bonheur fuit mon cœur désolé,
Un cœur bouleversé et ensorcelé,
Et pourtant je garde cette confiance,
En cette pulsion au potentiel immense.
Le vent m’emporte dans sa pitié,
Peut-il mon bonheur arriver à combler ?
Je ferme les yeux et songe à l’éternité,
Et surtout à mon sombre espoir de satiété,
Son procédé est douleur qui me chagrine,
J’ai peur du temps, …de mes vertiges