Dans ma tête se tient comme une exposition, De grands tableaux dorés au fond de nos cervelles, Représentant en l’Art toute la perversion, Et son trait chaque jour prend des formes nouvelles, De l’ocre pourriture à sa masturbation.
Chef d’œuvre de mes nuits, cent mille nécrophores, Recouvrant en tapis ces cadavres connus, Ha doux plaisir latent au fin fond des amphores De l’Esprit ! de l’Esprit – Au bûcher les tenus ! Rien que la cruauté dans d’âcres anaphores.
Ces toiles toutes nuit de froid et de Sanglot, Ô longs pleurs éclatants d’argent et de tristesse Dont le chants merveilleux d’émoi et de grelot Dessinent un portrait de charme et de finesse L’Ame toute entière en admire le hublot
De la sculpture aussi toute faite du vice Comme un rêve oublié d’horreur et de Phlegmons Ici souvent Satan prend pause à son service, Pour mirer dans la pierre un ou deux vieux démons Que nous sculptons Lecteur pleins de feux d'artifice.
Et je sais que ton œil trouve ce livre infect, Et pourtant et pourtant regarde dans nos crânes, Vois-tu ce grand musée où l’acre est ton affect Comme autant des Amours vivantes et profanes C’est que leur longs déchets nourrissent cet Abject !