Dans les brumes prenoms de mes ternes aurores, Dans sables sifflants les serpents de ma nuit Je contemple, je jure en des cieux incolores, Des tableaux affolants au portrait de l'ennui.
Comme dans un musée, en mon cœur, en mon crâne Je flâne vaguement dans les couloirs éteints, Fantasmant à mon corps une tête d'un âne, Que le rêve maudit me renvoie aux matins.
Nous aurions pu prétendre à la blanche luxure, Aux plus tôt horizons, aux plus vastes beautés ; Comme de longs éclairs au sanglot qui l'assure Nous n'eûmes que le froid et des tableaux hantés.
Demain nous verrons nous non pas sous les portiques, Mais bien las atterrés sous d'absentes iris, Comme tout dégueulant nos vérités sadiques Celle où pour une croix l'homme égorge le fils.
Car nous sommes, je suis oui prophète à ma gloire Tel autant de mortels que grand dieu a vaincu, O mon dieu, O mon peintre, en une étrange foire, Vous m'offrez des tableaux au reflet de mon cul.