Nuit fraîche de vigueur, à juillet embrassée, Où l'ange doux voltige en des parfums rieurs ; Sous la lueur d'Orion en vacant des ailleurs, A ces heures souvent s'enivre ma pensée.
Nuit vive de couleurs ; dans l'Ame une odyssée Pleine d'or et de vins, Ô charmes intérieurs ; Sous la lune complice il est des cieux meilleurs, Que le jour étouffé d'une flamme blessée.
Elle parle, vous berce en des bleu-nuit secrets Et l'on ressent au cœur comme des mots discrets Aux lettres de faïence et d’Iris chaleureuse.
Un vent chaud pris de mers et de chants féminins, Une robe céleste aux bijoux léonins D'argent étincelant ; la journée amoureuse !
Oh nuit dans ton miroir se mire des venins !
Un parfum de tombeau, une fleur ténébreuse, Aux sillons empruntés des démons en canins, Sifflant dans mon cerveau mille maux des tannins !
Une infâme, une immonde, une glauque, une affreuse Potence ! A minuit surchargé d'indiscrets Suppôts de Méphisto, les crimes en décrets !
C'est la nuit, c'est l'effroi où la rose plissée, Dans la métamorphose enfile ses tailleurs Noirs d'aubes sans éclats et de caveaux pilleurs ; Au lointain l’on entend la faucheuse empressée !
Nuit funeste de peur, là dans la gynécée, Les femmes ont une aile et des crocs tutoyeurs, A vous faire pâlir dans de longues frayeurs ; C’est la Mort imminente - Ultime panacée !