Que j’aime le sépulcre et la mélancolie ! Dans les bas-fond de l’âme aux aubes de la nuit, C’est avec eux toujours que disparaît l’ennui ; Que mon cœur est à fleur d’une noire ancolie.
Oui tristesse Je t’aime ! et j’aime ta folie, Ta funeste splendeur quand détonne minuit ; C’est en toi que je vie, où je cueille le fruit De ma raison perdue à la mort bien jolie.
J’aime aussi quelquefois à rester dans le vent Froid, meurtrissant ma peau vieille comme un couvent ; Lugubre c’est en toi qu’est ma plus belle orgie !
Voyez-vous c’est Satan qui nous fait espérer, Et dans ses noirs frissons j’ai passion à errer, L’opium de tout poète est dans la léthargie !