Toute l’humanité se tient dans un repas, Car c’est dans le festin que s’enivrent les âmes, Toutes peintes de vins, et de joie et de flammes, Parfois si saoules que l’Esprit tend au trépas.
C’est là dans le vacarme où hurlent mille pas De chair, que l’homme fou fait trêve de ses drames ; Et il parle et il rêve et il pousse les rames D’une Paix que mon cœur lui-même ne sait pas
Tout être se retrouve ainsi que sa parole, Et je sais des banquets où la tombe est corolle, Et d’autres où l’on rit des parfums ténébreux.
Il est même des soirs où l’on boit un silence Mystique, et vers les cieux de tous yeux il s’élance, Une prière à Dieu toute pleine d’heureux.