Je vous connais pauvre ange aux ailes de safran, Chaque nuit dans mon rêve, aux portes des ténèbres, Vous saluez mon cœur dans des parfums funèbres !
Immortel et déchu, magnifique et souffrant, Sous vos yeux chaque jour défile la folie, Des défunts condamnés à la mélancolie.
Moi j’attends le tombeau et votre doux baiser, Votre goût mortuaire étendu sur ma bouche, Votre éternel suaire où le Diable se mouche, Je les veux, j’en palis, venez-moi m’apaiser !
Nous sommes deux miroirs au volage brisé, Tout deux sombres bagnards à la rose qui louche, Les Dieux nous ont bannis, nous, poètes de souche, Je vous languis cher ange, Ô mon frère embrasé !