J’ai grand froid madame et vous n’êtes plus Dans mes jours, mes cieux, sur ma lèvre droite, Mais la gauche aussi aimait même plus Votre front douceur que l’aube convoite.
J’ai grand froid venez m’habiller de vous, De cent rêves clairs, de cents nuits lointaines, Mettez en écharpe un automne roux Où nous nous aimions aux bords des fontaines.
J’ai grand froid priez à ce que l’oubli Frappe à ma demeure, à ma chambre froide, Les maux envolés, le calme établi, Du fond de l’hiver le silence est roide.
J’ai grand froid voyez les neiges en deuil, Les arbres muets et nus de patrie, Contre moi venez, passez donc le seuil, Goûtez mon chagrin, goûtez une ortie