L'Automne ne fait pas ce que disent les sages, Rien ne blanchit les feux, ni les froids ni l'Ennui, Et même ivre de corps au profond de la nuit Vous ne pouvez prétendre éclaircir ces orages.
Le poète mortel n'échappe d'aucun cas Aux vertiges puissants des amours enfantines. Au contraire nourri de douces chevrotines Chaque lever du jour lui rappel son tracas.
Puis il se borne saoul de sa toute première Comme on trinque parfois à l'hymen éclairci Dans la larme splendide et la douleur aussi A savoir jamais plus la réelle chaumière.
Car il est des ses fleurs dont le décès lointain, Vous font perdre la trace et le vent et le rêve, Pétales à jamais disparus de ce glaive Enfoncé au plus bas de votre cœur atteint.
Il est de l'éternel, il est de l'ineffable, Ô Baisers de jeunesse, Ô souvenirs épars, Vers toi mon seul amour, vers toi triste je pars, A te couler ces mots comme on coule une fable.