J’ai connu l’harmonie et ses miroirs célestes, Les anges embrassant le plus pourpre tombeau, Ainsi que l’heure blême et les roses funestes S’aimer et se confondre en un même flambeau.
J’ai vu l’aube et le soir, la joie et le supplice Converser en secret dans un brouillard aimant, Coucher avec le jour, le silence en complice, Comme avec de longs bruits volant au firmament.
Et j’ai senti mon cœur lui-même se morfondre Dans le plus bel Enfer épris de Paradis ; Mon Ame, à mon Ennui et mon crime répondre, A travers un parfum d’ange et de profundis.
Il est des noirs pareils à la candeur des givres, Des flocons enflammés sur de rouges bourgeons ; Et dans l’intimité comme l’or et les cuivres Eros et Thanatos baisent avec frissons.
Tout parle et se marie, et les Dieux et les Diables ! Tout s’aime et se comprend, tout drapé de vivant, Oui car pour toute chose en des nuits semblables, La Mort passe l’anneau et sème un même vent.