Ô Fatum horrifiant, l’œil chargé du remord, Sur tes chemins étroits des potences cruelles, Pendent rêves éteints dans un matin de mort ; Et les baisers promis à l’ombre des ruelles Epousent un égout en dernier corridor.
Ô Fatum rouge fils des horloges criardes, Toutes folles amours sous tes martèlements, Chialent à méduser leurs mornes hallebardes, Roses et longs parfums, mois de juin et romans Qui dans ton deuil affable éclosent en hagardes.
Ô Fatum monstre lent de nos cerveaux fanés Bien avant le caveau tel infâme préfixe ; Dans la masturbation de nos esprits damnés Gicle un cri de terreur comme crachat de Nixe ; Impudique Assassin – Les printemps condamnés !
Ô Fatum, Ô Sanglot, Vérités incolores Dont la larme se fume et s’hume à fleur de faux, Les poètes cassandre en des effrois sonores, Peignent des lendemains pleins de grands échafauds, Pleins d’éternelles nuits, les tombeaux en aurores…
…Et nous sommes Lecteurs, impeccables jumeaux, Comme le pénitent aux prières stupides, Dans l’horrible cachot – les destins en barreaux – Du fatum horrifiant ; Tous les dieux insipides, Portant un brin moqueur sur nos espoirs nouveaux.