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Eric PALOMAR

Ce dont je parle me délivre

CE DONT JE PARLE ME DELIVRE




C’est un vent assassin tout entier chargé d’ombres
Et qui franchit d’un saut l’étendue des semailles.
Mes cheveux déjà gris se dispersent en bataille
Sous mon feutre jauni et qui fut jadis sombre
Mon crâne s’est meurtrit sous les coups des entailles.

Son arôme puissant nous dessèche les lèvres :
Qui fendille la peau et procure des fièvres
Des passions si féroces qu’elles donnent soucis
Nous obligent à cligner nos paupières durcies.
Son arôme puissant nous dessèche les lèvres .

Rentrer tout de même la récolte incendiée
Par la jubilation rauque des soleils affamés .
J’ai ordonné ma vie, je m’en vais mendier
Dans les prairies du doute , vers des cols mal famés.
Rentrer tout de même la récolte incendiée.

Les astres sont anciens mais ma paix est nouvelle :
Le vent qui nous poursuit n’est plus désespéré
Une graine éclatée qui poudroie dans ses ailes
L’air tranchant des hauteurs l’a sans doute épuré.
Les astres sont anciens mais ma paix est nouvelle .

Ce dont je parle me délivre des gouffres :
Je suis fait de mercure de sel et de soufre
Et malgré ces poisons et ses airs volubiles,
Ses senteurs infinies et le noir de ses gouffres,
Depuis que moi-même et les forces du vent
Promenons au hasard dans les prairies nubiles
Je parcours l’avenir , je deviens plus savant,
Comme un fleuve géant qui déborde ses rives.



Depuis que la chimère aveugle s’est ouvert les veines dans u



Eric Palomar 12 janvier 2003