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Eric DALLONGEVILLE

Le silence

Pourquoi se taire, et souffrir en silence
Comme les personnages de mes rêves,
Sans regard, les visages bâillonnés
Les yeux arrachés, le corps écartelé
Suppliciés, torturés.

Pourquoi se taire, alors qu'on peut crier,
Hurler sa douleur, pleurer sa souffrance.
Pourquoi se résigner, pour ne pas déranger
Les autres, que l'on exaspère et aussi,
Qui devinent, envient, et jalousent
Le fruit de notre souffrance, le fruit interdit
Qui les transpercent, droit au coeur!

N'écoute personne, fait comme bon te semble
Je suis aucun conseil, ta tribu n'est pas la leur
Tu as perdu d'avance, tu seras rejeté !
Alors oublie les, et rejoint les tiens.

Surtout ne garde pas le silence, jamais !
Exprime ta souffrance, de toutes les façons,
écrit, peint, soit un musicien, donne toi en spectacle
Ne te suicide pas, ça les ferait sourire.
Eux qui tiennent tous à la vie, autant que toi.

Ils sont dans ton ombre, ils marchent loin derrière toi
Ils ont peur de toi, ils ont besoin de toi.
Que feraient-ils sans nous?
Les éclairés ,les clowns tristes,
Les dérangés du coeur, les éclopés de l'âme.

Lorsque nous serons morts, nos fruits vénéneux
Tellement vivants, troublants et pleins d'amour
Hymnes à la vie, et à l'humanité.
Trôneront dans leurs bibliothèques, accrochés à leurs murs
Ils ne nous voleront rien, achetés à prix d'or
Comme si notre âme, notre parole était d'or
Spectateur seulement, de nos émotions qui depassent le commu

Ne te tait pas, ne garde pas le silence
Tu y perdrais ton âme, et ton espérance.
Personne ne veut de toi, miroir des âmes
Où ils voient le reflet, de ce qu'ils ne veulent pas voir.
Leur propre désarroi, leurs failles et toutes leurs peurs.

Et toute la haine de se voir ainsi,
Ils la retournent contre toi, et tu vole en éclats
Brisé, éclaté, morcelé, en mille morceaux
Poussières d'âmes, tu brilles dans le ciel
éphémère étoile filante, voilà une âme qui brûle!
Et puis plus rien, avalé par le néant, évanouie.