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Elisabeth NEUGEL

Pourtant, il faisait si beau !

Le jardin s'éveillait sous les meilleurs auspices,
L'instant où chaque ailé recherche son ruisseau
Pour mieux en digérer le dernier vermisseau,
Sonne pour les appâts l'heure des sacrifices.

A l'affût, le félin ventre à terre, en coulisses,
Attend près de la scène un lever de rideau...
Et le bond fut d'éclair ! - Ô ce cruel cadeau -
Je ne vis que plumage aux fils de ses vibrisses.

Alors, candide et fier, il s'en revint vers moi,
Montrer à ma stupeur cette offrande de roi :
L'oiseau qui s'abreuvait dans l'eau de la bassine.

Ô chat ! laisse mes mains, d'un solide licol
Desserrer cet étau, ta mâchoire assassine,
Pour que cet imprudent reprenne son envol.

Mars 2012