À l’hôpital du Chesnay Sans peur sur le lit allongé Tes beaux yeux fermés Un léger rictus aux lèvres, à quoi penses-tu mon ami Depuis que la vilaine paralysie T’a terrassé seul à la maison? Tu essayes de te faire une raison En attendant le temps file, Rêves-tu aux sirènes du Nil Ou aux nanas du Sénégal Qui paraît-il n’ont point d’égales? Tu luttes pour te sortir de ce fossé, Et muet, tu rêves pour échapper à la dure réalité que tu subis Toi qui aimes tant la belle vie. Il y a tant de choses que tu voudrais Dire à tes deux filles, ton fils mais Hélas rien ne sort, rien ne vient, Pourtant tu les entends bien Avec courage, ils ont repris le relais, Dans l’espoir que tu es satisfait. Je le sais tu es fier d’eux, Ils sont la prunelles de tes yeux Ils t’écoutent et tu es silencieux, Est-ce le dur moment des adieux? Tu te dis que ton sort est décidé Et tu écoutes les bruits de la sérénité.