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Eléonore MORIN

Entrefeuilles mortes

On s’embrase et on meurt,
On s’embrasse de nos peurs,
On se cache et puis l’on fuit,
Un peu plus loin vers une autre vie.

On s’imagine tout en silence
Les longues soirées de décadence,
Alors on accroche un sourire
Pour pouvoir éviter le pire.

On s’enlace et on se déchire,
On se lasse mais on se désire,
De toutes ces minutes d’un soir
Qui comblent les corps dans le noir.

Mais ça ressemble à une tempête
Au bruit du feuillage en hiver.
Un jaillissement, pire une pirouette,
Une goutte de pluie dans l’amer.
Ca n’ressemble qu’à l’habitude,
Celle qu’on fuit par intuition,
Une paisible solitude,
Un marécage de frissons.

On s’révolte et on s’impose.
On s’caresse ou bien l’on ose
Se dire tout ce qui n’se dit plus
A force de sentiments rompus.

On joue à l’autre et on se perd
A ne plus savoir comment faire
Pour être intègre même malgré soi
Qui suis-je si je ne suis pas toi ?

Mais ça ressemble à une tempête
Au bruit du feuillage en hiver.
Un jaillissement, pire une pirouette,
Une goutte de pluie dans l’amer.
Ca n’ressemble qu’à l’habitude,
Celle qu’on fuit par intuition,
Une paisible solitude,
Un marécage de frissons.

On se séduit et on y croit.
On s’acoquine puis on s’en va.
On se sépare un peu chaque jour,
Croyant appeler ça d’l’amour

On s’embrase et on meurt.
On s’embrasse de nos peurs.
On se cache et puis l’on fuit
Un peu plus loin vers une autre vie.

C’est un peu comme ces histoires
Qui ne finiront jamais ;
Un peu comme ces beaux déboires
De vies, d’sourires, au rabais.
Ça ressemble à la tourmente,
Aux désirs creux, aux soupirs,
Aux orages après l’attente,