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Dona Maurice ZANNOU

La pythonisse

Dans la main que je lui tendais,
Bien de choses elle prédisait !

Avec une quiétude encore rare,
Elle prophétisait le « barbare »
Qu’elle osait rendre mielleux
Car elle le voulait doucereux.
Ou elle avait de la prescience
Une maîtrise avec confidence,
Ou elle avait de l’imagination
Une mainmise avec abnégation !

Dans la main que je lui tendais,
Bien de choses elle prédisait !

Des malheurs dont la pléthore
Emasculée, les bonheurs, adore.
Des indigences qui sous l’orme
En opulence se transforment.
Des malchances qui, sans pause,
En chances se métamorphosent.
Des insuccès qui, peu mesquins,
Se muent en des succès taquins.

Dans la main que je lui tendais,
Bien de choses elle prédisait !

Dans la main que je lui tendais,
Le goût de vivre elle m’offrait.
Dans la main que je lui tendais,
La soif d’être elle me confiait.
Dans la main que je lui tendais,
L’envie de clamser elle m’ôtait.
Et ce fort désir de s’éterniser,
La pythonisse me l’a improvisé.