Un silence insolite enveloppe le soir ! Est-ce la mort qui passe et se blottit dans l'ombre, Attendant jour et nuit avec son voile noir Pour attraper sa proie au moment le plus sombre ?
Les oiseaux se sont tus. Ils ont senti le vent Qui bouscule au passage et cherche sa pitance, Décroche le rocher, en bascule un suivant Pour inviter le monstre à cracher sa sentence.
Le volcan vocalise et s'éclaircit la voix, Rejetant sa fumée avant la sève rouge Qui lui jaillit du coeur, vive et brûlant poix. Tout paraît irréel...autour, plus rien ne bouge !
Incandescent, le flot s'écoule vers la mer Pour s'unir à la vague où se berce son âme, Et la lave grisâtre a ce relent amer Du grand amour éteint quand il n'était que flamme !
Endormis sous la neige et le temps assassin, Se cachent les émois et le sang de la terre, Et nul ne sait du ciel la trame ou le dessein Qui font naître l'espoir ou jaillir le mystère.
Sur le parcours du livre ouvert à l'infini, Le coeur et le volcan suivent la même route, Chacun sur l'avenir semble bien démuni : L'un s'arrête à jamais, l'autre explose sa croûte.