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Dominique SIMONET

Découverte

Partis de bon matin aux chemins de l'histoire,
Nous voulions visiter les châteaux de la Loire.
Marchant main dans la main,
Nous arpentions tous deux les sentiers de mémoire,
Sans penser à demain.

Beaugency, Orléans ou Jeanne d'Arc pavoise,
Chambord et Chenonceaux, frôlant la douce Amboise,
Léonard de Vinci,
Nous courions au pays de la très fine ardoise,
Heureux et sans souci.

Le fleuve aventureux, aux rives incertaines,
Guidait nos pas unis aux ruisseaux, aux fontaines,
Puis aux bois, au hasard.
Nous remontions le cours de nos sources lointaines
Pour jeter un regard.

Chandelais, sa forêt, qui de sa voûte étonne,
Le soleil, ses rayons, un oiseau qui chantonne,
Un moment de bonheur !
Nous reposions nos corps aux feuillages d'automne,
Le ciel bleu dans le coeur.

Elle nous attendait, si calme et bien tranquille,
La place du marché de la petite ville
Qui se nommait Baugé.
Nous allions au-devant d'une nouvelle idylle,
Sans aucun préjugé.


Et ses vieilles maisons, sa plus grande richesse,
Ses manoirs, ses hôtels, offraient une caresse
A nos yeux éblouis.
Nous recevions à l'âme un cadeau de tendresse
Des ans évanouis.

Le Couesnon et l'Estrée en frissonnent encore
De ces très durs combats que la mémoire honore,
Comme à ce Vieil Baugé.
Nous remontions le temps où rougissait l'aurore,
L'adversaire égorgé.

Au détour des remparts, des routes, des ruelles,
S'élèvent des bastions, l'église, des chapelles,
Et les plus beaux logis.
Nous voletions partout comme des hirondelles
Qui recherchent leurs nids.

Notre esprit s'emplissait de douceur angevine
Qui fut terre d'un duc, qu'un vieux château domine,
De ce Bon Roi René.
Nous rêvions de la rose qui partout s'enracine,
Un espoir était né.

Un jardin nu, bien triste, une ancienne demeure,
Attendaient, tout perdus, que sonne la belle heure
A l'horloge du temps.
Nous vivons désormais où l'oeil divin effleure
Et fleurit nos printemps !