Vos
poèmes

Un jeune blanc-bec un petit morveux
Dans une insolence
Dans une arrogance
Marche en ayant l’œil plein de désaveux…

Mépris affiché mépris de l’adulte
L’air réprobateur
Et provocateur
Transmet de la sorte une vive insulte…

Pourtant je me dois de le respecter
En étant sincère
Sans être un faussaire
Sans que son aspect sache m’affecter…

Peut-être qu’hier je marchais moi-même
La morgue au regard
Sans un seul égard
Jetant sur « les vieux » comme un anathème…

Peut-être qu’hier j’étais comme lui
Manquant de sagesse
Ma pauvre jeunesse
Savait me tromper -tout leurre séduit-…

Mais il va vieillir et ce que j’espère
Au-delà du temps
Des demains latents
C’est qu’il voit chaque Homme en Être précaire…

Alors tout s’oublie autant que s’absout
Même l’insolence
Même l’arrogance
Nous serons bientôt tous des sans-le-sou…


(1) Ballade des pendus - François Villon