Vos
poèmes

Dans l’immobile froideur
-Œuvre du temps prédateur-
Demain sans futur se meurt…

Certains tombeaux fanfaronnent
Comme un orgueil qui résonne
Voulant contrer la maldonne…

Cela n’est que vanité
Ici l’animalité
Est comme l’humanité…

Pour les deux la même terre
En demeure héréditaire
Se révèle autoritaire…

Les hommes les animaux
Sans faire de jeu de mots
Sont là quelque peu jumeaux…

Sans aucune dissemblance
Sans l’ombre d’une insolence
Les deux peuplent le silence…

Leurs os revêtus de blanc
Sont tous là sans faux-semblant
Le néant les contemplant…

Fosse commune identique
-Pour nous toujours hypnotique-
Tu restes énigmatique…

Le sol avec sa noirceur
Accueillant cette blancheur
N’est-il qu’un simple farceur ?

…

Des tombes abandonnées
Comme au néant cramponnées
Vont désillusionnées…

Fleuries d’un morne lichen
Ce négatif de l’Eden
Reste impassiblement zen…

Sur le granit magnanime
Se déchiffre un patronyme
Un hier flotte et s’anime…

Un hier tout en bonheur
Chantonne tel un crooner
Loin de tout ce déshonneur…

Des fantômes se réveillent
Dans le temps qui nous balaye
Le Titanic appareille…

Disparus les descendants
Des corbeaux pour confidents
Tempêtent en cris stridents…

Alors dans cette tristesse
Cette extrême impolitesse
Dans cette indélicatesse

Etre enterré comme un chien
Parce que l’on n’est plus rien
Je crois que j’aimerais bien…

L’artifice est inutile
Toute vie est rétractile
L’avenir nous est hostile…