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David FORTIN

Ma chandelle est morte

Au clair de la lune, mon ami Pierrot
A perdu sa gomme pour vous écrire ce mot
Il laisse son habit accroché à la lune,
Là vous pourrez y lire rayures et ratures.
Vous n'aviez pas bien vu; plaquées contre son dos,
Il vous cachait ses ailes, quand tomberait le rideau...
Il va voler bien loin, vers d'autres paysages,
Se faire troubadour, vagabond du voyage.
Vous, enfants de la balle, qui êtes les poètes,
Vous le retrouverez, à faire d'autres conquêtes,
Dans d'autres lieux sans doute, ne baissez pas les yeux,
Vous le verrez mirage ou nuage cotonneux
On m'a dit que parfois le silence est "fée d'or",
Il va sans doute chercher s'il reste un mirador,
Et, s'il trouve enfermée la reine vérité,
Alors, en chevalier, il va la libérer.
Qu'on ne lui parle plus d'amitié sans faille,
Lorsque pour un grain de sable le train déraille,
Troc de miam ! troc de com !
Il laisse derrière lui ces wagons-blog en toc.
Ne dites mot, voyez, son dernier tour de piste,
Le clown fait un signe et s'il est un peu triste,
Vous ne le saurez pas, il trébuche, caracole,
Acclamez de bon coeur, il aime qu'on rigole.
Il reviendra peut etre vous raconter,
Que vos secrets sont bien gardés.
Et qu'ils se sont envolés vers la lune,
Car l'ami Pierrot a perdu sa plume.