Vos
poèmes

Je voudrais dire ici
L'effroyable complainte
D'une contrée amie
Qu'en vert-de-gris on teinte

Et le Peintre d'EN Haut
Qui manie la palette
A changé ses pinceaux
Contre des mitraillettes

C'est la Fête !

Près des grands flamboyants
Que le couchant allume
Des fleurs rouges de sang
Sortent de terre et fument

Des bonzes non violents
Tout vêtus de safran
Protègent les enfants
Emportés par le vent

De la Fête !

J'appréhende la nuit
Où c'est encor bien pire,
J'entends la vie qui fuit
D'un peuple qui expire,

Etudiants, professeurs,
N'ayez point de lunettes,
Ingénieurs et docteurs
Ce sera votre perte ...

Pauvre fête !

Et quand vient l'aube grise
Et que rien ne s'apaise,
Et que les os se brisent
En morceaux dans les braises,

Je ne peux plus dormir,
Je suis obnubilé,
Gardant le souvenir
De ces êtres brûlés ...

Par la fête.

Mettez tous votre ro-
Be de deuil la plus blanche
C'est la dernière auro-
Re qui pend à la branche

On ne vous connaît plus
On vous laisse tomber
Car dans toutes nos rue
Il ne faut pas gâcher

Notre Fête !