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Cypora Boulanger

Un léger courant d'air

Un léger courant d’air fait tressaillir les Chênes,
On distingue au lointain un carillon léger,
La Campagne alentours fleure la Marjolaine,
Un Renard va humant les prémices d’été.

Jaillissant des prés verts en lents froufrous sans trêves,
Avril s’en va bientôt laissant à Mai la place,
Les Pies, qui font leur nid, allègrement jacassent,
Tandis qu’un frêle esquif dormaille sur la grève.

Les Pissenlits, fauchés dans les prairies disertes,
Parfument le Matin de sève saturé
Et l’Abeille en glanant dans la pâture verte
Récolte le nectar faisant un miel doré.

Ainsi s’enfuient les heures hâtant le couchant,
Le Soleil au ponant tire sa révérence
Et, tout en serpentant, fuit sans fin le Torrent
Alors, qu’émoustillée, la Lune se balance.

Demain et jamais plus, les mots que nous disions
Ne pourront plus franchir la courbe de nos lèvres :
Accroupie à l’affût, la mort, ultime fièvre,
Sous son joug a soumis tous ceux que nous étions.

Demain, il nous faudra, pour qu’à nouveau soient douces
Nos vies, en façonnant nos instincts, nos humeurs,
Ouvrir nos mains, nos cœurs, mais cacher nos frimousses,
Pour que l’opacité ne tue pas nos ardeurs.

Rêver jusqu’au délire en bravant l’impossible,
Porter à bout de mains charité et amour ;
Donner de son allant, devenir invincible,
Brûler à la folie ou partir sans retour,

Mais il faudra aimer, aimer pour, qu’à tout prendre,
Nos yeux papillonnants s’émerveillent, se pâment,
Et que l’on puisse encor s’abreuver et apprendre
Tout ce qui a nourri et élevé nos âmes.

La vie est un combat aujourd’hui plus qu’hier,
Il n’est rien de plus beau pourtant -c’est mon adage-
Car si parfois le sort nous semble bien amer,
Rappelez-vous que rien ne dure… sans orage.