Vos
poèmes

C’est au fin fond de ma province que j’ai appris la vie
Rien à voir c’est sûr avec les mômes des banlieues
D’aujourd'hui
Mais j’avais pourtant au fond du cœur
Les mêmes rêves, les mêmes envies, les mêmes rancœurs.
Bien sûr c’était un autre temps, mais était-ce différent ?
Il y a toujours eu des bourges, des ouvriers et des
Mendiants
Alors tu vois petit, t’as pas inventé la révolte,
On t’a pas attendu pour enfoncer des portes.
C’est sûr que les bagnoles, nous, on les faisait pas cramer
Et pour cause, nos parents ne pouvaient même pas se les
Payer
C’est vrai que le béton ça endurcit le cœur
Mais est-ce une raison pour bafouer les valeurs ?
A me lire tu peux croire, que je veux te faire la morale,
Je te rassure, c’est pas le but, je fais pas dans le social.
Mon kiffe à moi, puisque c’est comme ça que tu dis,
C’est le même que le tien, c’est la poésie.
Comme dans ton HLM, avant, dans mon coron,
Pour un piano, y avait ni la place, ni le pognon.
Alors je faisais comme toi, ça s’appelait pas du slam
Mais sur des feuilles aussi, je posais mes états d’âme :
Scander les maux pour avancer : art-thérapie,
Poser des mots pour faire rimer la vie.
Tu t’embarrasses pas à compter les pieds,
Je trouve ça cool ! A quoi bon se faire chier ?
Et quand ça coince tu essaies en verlan
Alors ça passe et c’est le plus important.
Même si des fois en voyant les infos à la télé,
S’impose à certains, l’idée d’un coup de Karcher dans
Les cités
Moi, quand j’entends sur les radios s’exprimer
Quelques grands corps malades ou en bonne santé,
Je me surprends à penser qu’il reste de l’espoir
Et qu’avec vous, les jeunes, ça peut chémar.