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Claudie BECQUES

Alfred André

Hommage à mon aïeul...

🇨🇵 Alfred André 🇨🇵

(27/09/1877 - 14/01/1938)

Il ne reste de lui que le nom d'une rue,
Un stade ou même encore une salle des fêtes,
Qu'il fut jadis un maire aimé et reconnu,
Bientôt nul ne pourra l'avoir encore en tête.

Puisque le temps s'en va plus vite qu'espéré,
Au point d'en effacer son nom dessus sa tombe,
Que ma plume aujourd'hui puisse encor le tracer
Car vous parler de lui, est tâche qui m'incombe.

Issu d'une famille du Valenciennois,
Ce gamin de dix ans, au décès de son père,
Devient enfant-verrier comme tant autrefois,
Charriant, soufflant, jusqu'au service militaire.

Ces années de labeur en usine de l'Aisne,
Révèlent l'ébauche de son syndicalisme
Et sa Libre Pensée qui coule dans ses veines.
Mais la guerre l'entraîne dans son cataclysme.

Patriote vaillant, arrêté à Verdun,
Il refuse tout net d'œuvrer pour l'ennemi.
Les Allemands envoient ce rebelle importun
En camp de représailles de la Silésie.

Malade quand il sort de sa captivité,
Dans notre ville d'Arques il vient se reconstruire.
Ses actions militantes l'ayant précédé,
De l'industrie arquoise il se voit éconduire.

Il se fait commerçant, vendeur en porte à porte,
Pour lui permettre de s'acheter un cheval.
Il n'est de courageux qui jamais ne s'en sorte,
Haleur de péniches, il longe le canal.

Une mise de fonds à peine réunie,
Il devient négociant en récupération
De matériel de guerre et de charbon aussi.
Très vite, son affaire prend de l'expansion.

Sa famille ainsi mise à l'abri du besoin,
Fou de sociologie, il entre en politique,
Soucieux d'améliorer le sort de tout humain,
Franc, mais fidèle à sa ligne philanthropique.

Partisan socialiste, il devient enfin maire.
Il apporte aux arquois divers équipements,
Dont l'idée d'une plage sur la ballastière,
Pour le bonheur de tous, les petits et les grands.

Alors que gronde en France une sourde colère
À la grève, il conduit, l'ouvrier cristallier,
Qu'il porte dans son cœur à l'image d'un frère
En souvenir du temps qu' il faisait ce métier.

ANDRÉ était son nom, et Alfred son prénom.
J'ai glané çà et là les bribes de sa vie.
Pour vous conter comment il obtint son renom,
Réveiller ce passé qui tombe dans l'oubli.

Je ne savais de lui, que les mots très émus,
De sa fille Marcelle, qui fut ma grand-mère :
"C'était un homme bon, le jour où il mourut,
Derrière son cercueil, suivait la ville entière.