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Christine GOURDON

La Jeune fille, au Café.

Comme chaque jour, il allait l’attendre au café.
A cette terrasse, un peu avant 13 heures,
Il arrivait toujours le premier
Savourant cette attente de véritable bonheur.

Accompagné de son chien PAGGAN,
Un labrador couleur du sable,
Dont il ne voulait pas gêner les clients,
Il choisissait toujours la même table.

De cette place, il devinait chaque passage.
D’une oreille attentive, il guettait son arrivée.
Il savait reconnaitre d’un simple salut
La présence de chaque habitué.

Patiemment, il attendait son inconnue.
Était-elle grande ou petite ?
Ou encore mince ou dodue ?
Peu importe, il imaginait la suite… !

Il imaginait qu’elle s’installait près de lui,
Qu’ils bavardaient comme un vrai couple radieux
Qu’ils se tenaient la main, et sans un bruit,
Il lui donnait un baiser amoureux !!!

Un choc dans sa chaise le sortit de son rêve,
Il releva le tête et reconnut le parfum…
Ce parfum qui l’avait envoûté il y a quelques semaines,
Ce parfum qui, pourtant, était si commun…

D’une douce voix, la belle lui dit :
« Puis-je m’assoir , s’il vous plait ? »
Surpris mais tellement heureux, il répondit
« Je vous en prie ! » d’un air étonné.

La jeune femme prit place en face de lui,
Elle le regarda quelques secondes,
Puis, elle lui demanda s’il vivait près d’ici,
S’il connaissait cette ville et la Gironde.




Elle lui raconta qu’elle venait de Paris !
Ah Paris ! La superbe Tour ! Les Champs !
La foule, la fête, la folie !
Sans oublier le bruit, les boulevards effrayants … !

Peu à peu, il se décrispa, lui sourit.
La demoiselle ne semblait pas étonnée,
Sa voix était claire, sans bafouillis,
Elle semblait sûre d’elle, presque passionnée…

Son visage devait être doux,
Se cheveux, certainement longs,
Devaient être blonds ou peut-être roux,
Sa hauteur ne devait pas dépasser son menton…

« C’est étrange ! Se dit-il,
Il me semble la connaitre depuis des années !
Elle me parait très à l'aise, et moi, imbécile,
Je suis trmblant de peur... à en ricaner...
30 minutes plus tard,
Elle lui posa un baiser sur la joue,
En lui promettant de revenir ce soir,
Afin d'écouter un bon disque de Blues...

Ses yeux étaient cachés par des lunettes,
Derrière son sourire, il dévoilait une beauté de fou !
Et, must de tout, une jolie petite fossette,
Formait un petit "creux" dans ses joues.

Il resta ainsi... rêveur, quelques instants...
Cette femme l'avait envouté.
Malgré son handicap de non-voyant,
Elle avait le courage, de peut-être, un jour, l'aimer...