Ce doit être bien d’habiter près de la mer et de la voir changer au fil des jours et des saisons ; de la retrouver comme une vieille amie. Moi, la mer ne m’a jamais vraiment parlé, j’en ai rêvé souvent dans mon enfance, mais je l’ai vue bien trop tard pour la première fois, vers 17 ans je crois ! Et nous étions comme deux parents étrangers Qui avaient grandi sans se rencontrer et ne trouvaient rien à se dire. D’ailleurs ce que j’y préfère, ce sont les chaos de rochers qui me font de petites montagnes. Elle le sait bien combien elle m’intimide et souvent quand je ne fais pas attention, elle s’obstine à me mouiller les orteils ! Elle ramène à mes pieds des tas d’objets Comme un petit chiot plein d’espoir… Ohé, tu viens, tu joues, vois ces beaux coquillages ! Et quoi ! Je passe mon chemin m’éloignant un peu de la mer ; Triste de l’avoir tant rêvée et de la négliger, de ne pas trop la comprendre. Chercher la septième vague et ne pas la trouver, est-ce celle là ? Est-ce qu’elle est vraiment la plus forte ? La mer me fait de l’esbroufe et quand elle me tourne le dos, je fais ouf ! Enfin tranquille, tu me charries un peu avec tes flots qui ne finissent jamais d’arriver et puis tout ces oiseaux qui parfois se disputent des morceaux, des lambeaux de ce que tu ramènes au bord. Si ça pouvait se manger !
La mer ? Un jour je dirai avec Rimbaud :
Elle est retrouvée Quoi ? L’éternité C’est la mer mêlée Au soleil.
Alors comme lui je m’en irai Les poings dans mes poches crevées Me récitant « les réparties de Nina »
