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christian PONCEBLANC

117 - Amour, langue et conjuration (courrier)

Les mots ne sont que des coquilles vides souvent !
On les remplit on les habille mais ça ne suffit pas.
Les mots ont des couleurs et des saveurs qui se communiquent peu ou prou ; on les habite et s’en repaît mais ça ne suffit pas. Les mots ont de la joie parfois même avec moi et des astuces aussi pour mener leur existence propre. S’ils avaient la même valeur pour chacun d’entre nous, nous aurions tous des allures de dictionnaire, ce qui ne serait pas très convaincant pour se différencier.
Et dès qu'avec des mots, on fait des phrases qu’il conviendrait de toujours ponctuer…On passe à la puissance 2 de la difficulté ! Les phrases ont une musique qui n’a pas de portée parfois quelques accentuations, toniques ou atténuations. Il y a celles qui se prononcent avec emphase ! Celles qu’on bafouille dans l’émotion…Ils y en a de si longues qu’on en perd le fil et qui font des sortes d’accrocs à la compréhension. Il y les formes absconses et celles polies par la langue de bois .
Les phrases font les styles et les styles filtrent le sens de manière à n’avoir que ce que l’on veut de lumière. Alors ma mie pardonnez-moi d’être le fruit de mon éducation ? Mais tout n’est pas perdu pour les discours qui n’ont en eux-mêmes qu’une valeur relative. Car nous avons aussi les silences qui redoutables sont le sommet de l’éloquence. Et puis nous avons les tessitures de nos voix qui disent et soulignent ce que nous ne pouvons pas formuler.
Enfin il y a nos yeux qui peuvent tout expliquer et n’ont besoin que de lumière et d’humidité et sont SUR le théâtre de nos visages : la scène tenant le monde en haleine. Je suis partisan de mots simples et pourtant enfant j’ai lu tout un dictionnaire mais il est des mots si peu connus que je sais même où je les vis la première fois, certains me sont utiles d’autres non et je n’en citerai ici que deux.
Idiosyncrasie : qui apporte de l’eau à mon moulin !
Apotropaïque : moi qui voudrais protéger cet amour, j’envisage de lancer dans la mode (gag!) un chapeau avec de petites gargouilles tout autour en décor de conjuration !
Mon dernier texte envoyé était prémonitoire et dissimulait le mot : « mauvais sort »
Enfin je n’ai pas, pour faire court, parlé du discours « conçu ? » comme un costume et qui dépend tellement du tailleur (mettez dans tailleur, tous les structurants que vous voudrez)
Bonsoir, ma douce amie, si mon amour s'échoue, si mon costume est un habit d’arlequin pourtant ma tendresse est de tant de couleurs !